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Dorianne Wotton’s vision.
“The body has its own imagination and logic.
Contortionism shows a strange body for most people. It stimulates the imagination. It provokes the emotions by “showing the horror”, both because of the pain of feeling what the body may endure during an extreme movement, as well as it can generate a feeling of lightness and beauty in its purest form.
From cowering at the fetal stage to a full human being by only suggesting forms, the acrobat breaks our landmarks and representations. It takes us into its own world. A world serene and tortuous like the amazing prowess it performs with its body.
The art of contortion involves using the entire space offered by the joints of the body.
This means an acute awareness of the body. This means rigorous and thorough work to feel limits of the body, both partner and tool. The body arches, feet become hands. Before reaching the standard position, the body becomes aware of each of its individual joints from the ends, it goes to the spine and neck. The body’s energy in space, metatarsals metacarpals, wrists and ankles knees, elbows, carp, shoulders and hips, trunk , psoas, obliques, abdominals, back arched, hunched forward. Finally, reaching the classic position which is the commitment of all parties together to support the spine and bring the body into extreme openness.
We can not be satisfied to see in contortions just a symbol of bodily fantasies and extraordinary abilities. For the acrobat, the feat is a learned and mastered technique, a personal need to push the limits, to feel and to live. In contrast, the viewer will, by projection, see a moment of death because he can not perform such a physical feat. It raises passion, excitement, sensationalism, and inspires courage. Therefore, there is no more predetermined form, but the extension of an inner state. Technics as well as temporality become blurred and varies progressively. There are no more beautiful, good, or conventions, but a search for an empty body without organs, without emotions, without ideas: a body as a mirror, a living body moving in a future. A body that will make sense in a continuous movement between inner experiences in relation to the outside world. These are the tensions between presentation and representation, interpretation and projection, consciousness and feelings, which are presented here, to the extreme.
Crooked, crazy, distorded. Twisted.”
Dorianne Wotton
Platform58 magazine
Model contortionist Elena Ramos
La vision de Dorianne Wotton.
“Le corps possède son imaginaire et sa logique.
La contorsion représente un corps étrange pour la plupart des gens. Il stimule l’imaginaire. Il peut provoquer les affects en « montrant l’horreur » dû à la charge de sensation que ce corps peut porter lors d’un mouvement extrême, tout comme il peut dégager un sentiment de légèreté et de beauté à l’état pur.
Du stade fœtal où elle se recroqueville pour se montrer en tant qu’être humain à la personne toujours présente par ses formes toujours suggérées, l’acrobate casse nos repères et représentations, nous fait entrer dans son propre monde. Un monde serein comme tortueux, à l’instar des prouesses qu’elle réalise avec son corps.
L’art de la contorsion consiste à utiliser l’entièreté de l’espace qu’offre les jointures d’un corps. C’est une conscience corporelle aiguë, un travail rigoureux et minutieux des sensations et des limites de son corps, son partenaire et son outil. Le corps s’arque, les pieds deviennent mains. Avant d’arriver à la position classique, le corps prend conscience de chacune de ses jointures individuellement en partant de ses extrémités et se rend jusqu’à un travail pointu de la colonne vertébrale et du cou : énergie du corps dans l’espace ; métatarses et métacarpes ; poignets et chevilles ; genoux et coudes ; carpés; épaules et hanches ; tronc ; psoas ; obliques ; abdominaux ; dos cambré ; dos courbé vers l’avant ; et finalement, la position classique qui est l’engagement de toutes ses parties réunies pour le soutien de la colonne vertébrale et amener le corps dans une ouverture extrême.
On ne peut pourtant se satisfaire de voir dans la contorsion uniquement un corps objet symbole de fantasmes aux pouvoirs physiques extraordinaires. Pour l’acrobate, la prouesse est une technique apprise et maîtrisée, un besoin personnel de repousser des limites, de les sentir et de les vivre. En contre partie, du point de vue du spectateur, celui-ci va, par projection, voir un moment de mort car il ne saurait exécuter une telle prouesse physique. Elle soulève les passions, les sensations fortes, le sensationnalisme, et inspire courage.
Il n’y a donc plus de forme préétablie, mais une prolongation d’un état intérieur. La technique de même que la temporalité deviennent floues et varient selon le moment. Il n’y avait plus de beau, plus de bon, plus de conventions, mais une recherche vers un corps contorsionniste vide, sans organes, sans émotions, sans idées : un corps miroir, un corps vécu qui évolue dans un devenir. Un corps qui va prendre son sens dans un continuel mouvement entre un vécu intérieur en relation à un monde extérieur.
Ce sont ces tensions, entre présentation et représentation, interprétation et projection, conscience et sensations, qui sont ici présentées, à l’extrême.
Tordues, folles, torsadées. Twisted.”
Dorianne Wotton
Platform58 Magazine
Modele contorsionniste Elena Ramos
1 June 2018
Event, Mode, Photohome